Deux formes principales caractérisent essentiellement la musique classique marocain1 : L'Al-Âla (aussi connue sous le nom de Musique arabo-andalouse) : C'est la forme de musique classique marocaine la plus érudite et ancienne. Elle trouve ses racines en Andalousie (Espagne musulmane) durant le Moyen Âge, ce qui explique son appellation. L'assemblage se compose d'importants ensembles de suites vocales et instrumentales désignées sous le nom de « Noubas » (cyclical), chaque suite étant fondée sur un mode musical précis (tab'). Une nouba intégrale peut s'étendre sur plusieurs heures. Elle fait appel à des outils traditionnels tels que l'oud (un type de luth), le violon, le qanûn (une sorte de cithare) et diverses percussions (comme le târ ou la darbuka). Fès, Tétouan et Chefchaouen représentent des centres névralgiques de cette tradition.
Le Melhoun (ou Malhoun) : C'est une expression poético-musicale urbaine populaire, reconnue comme patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO (depuis 2023). Il se démarque par l'emploi de la poésie en darija, le dialecte arabe, pour aborder divers sujets : l'esthétique, la douleur, l'élévation des cités, et ainsi de suite. Malgré son caractère populaire, il est perçu comme une sorte de musique classique en raison de sa structure sophistiquée et de son importance patrimoniale. On l'associe souvent à des villes chargées d'histoire telles que Fès et Marrakech.
Ces deux genres incarnent l'héritage musical classique qui a exercé une forte influence et cohabité avec d'autres styles de musique traditionnelle marocaine tels que la musique berbère (Amazighe), le Chaâbi (populaire) et le Gnawa.